Barre Menu
 
INFOS LOCALES - MERCREDI 9 MAI 2012
   
 
 
NEWS
Dr. Jean-Philippe Epron
Jean-Philippe Epron
à l'issue de sa conférence
 
 

Le chant des Castrats

Une conférence passionnante samedi 5 mai au théâtre du Guidou, organisée par l’AMCA au profit de l’Association Léman Horizon Madagascar.
Le Dr. Jean-Philippe Epron, oto rhino laryngologiste à Thonon, est féru d’opéra et se passionne pour le phénomène oublié que furent les castrats en Italie et Angleterre, du XVIème au XIXème siècle. Après plusieurs communications dans des sociétés savantes, il a donné une conférence « grand public » sur le sujet, pour le plus vif intérêt des habitués du théâtre du Guidou.
C’est la civilisation arabe qui eut d’abord recours à cette mutilation : les eunuques étaient des gardiens de harem appréciés. On s’aperçut que si la castration était pratiquée avant la puberté, certains de ces garçons développaient en même temps qu’une très grande taille, une voix de type féminin, exceptionnelle par ses possibilités. A une époque où Il était interdit aux femmes de chanter à l’église et de se produire sur scène, la voix des castrats était comparée à celle des anges. Bien que toute mutilation fût interdite par l’église, le Vatican ferma les yeux sur cette pratique.
La castration vers l’âge de 10 ans était proposée aux familles pauvres moyennant une somme d’argent ou une pension. Les jeunes castrats étaient élevés dans une institution spéciale, soumis à un entrainement vocal intensif. Parmi eux, un sur dix environ révélait une voix exceptionnelle, plusieurs autres avaient une voix assez belle pour entrer dans les chœurs de la chapelle Sixtine ; ceux dont la voix ne répondait pas à l’attente étaient rejetés à la rue.
Les castrats célèbres (dont Farinelli) furent adulés à l’époque de l’opéra baroque, qui leur réservait les rôles de héros. La voix actuelle des hautecontres rappelle celle des castrats sans l’égaler. A partir du XVIIIème siècle, l’opéra italien moderne fit briller les voix féminines et la coutume de cette mutilation se perdit. Divers enregistrements dont celui (en 1902) du dernier castrat connu illustraient la conférence.